Ce comportement de retrait social extrême toucherait des dizaines de personnes dans l’Hexagone, sans que le phénomène ne soit clairement identifié.
Un robot «alter ego» pour communiquer avec les hikikomori. Une innovation venue du Japon et qui tente de remédier à une problématique grandissante dans ce pays où les reclus sociaux – aussi appelés «hikikomori» – seraient plus d’un million, d’après de récentes statistiques gouvernementales. Apparu dans les années 1990 et signifiant littéralement «reculer» et «se replier», le terme «hikikomori» désigne ces personnes incapables de sortir de chez elles et d’entreprendre des activités sociales. Et le phénomène reste loin d’être cantonné au territoire nippon.
En France, ils seraient des dizaines, principalement âgés entre 15 et 49 ans, qui s’isolent volontairement pendant des mois voire des années sans relations sociales. Pourtant, le phénomène est encore peu connu et reste très difficile à quantifier, malgré la présence de plusieurs spécialistes du sujet dans l’Hexagone.
«Pas une définition qui fasse consensus»
Pour eux, réussir à s’accorder sur les traits communs des hikikomori est difficile. «Le gros problème, c’est qu’il n’existe pas une définition qui fasse consensus. La durée d’enfermement est l’un des seuls paramètres harmonisé sur le plan international : six mois minimum», affirme Marie-Jeanne Guedj, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et créatrice de l’Association francophone pour l’étude et la recherche sur les hikikomori.
« La majorité des hikikomori ne se plaignent pas, bien au contraire car ils choisissent délibérément ce comportement » Marie-Jeanne Guedj