Au sommaire :
- Pourquoi nous avons décidé de fonder cette association ?
- Émission France 5 Le monde en face : Hikikomori, les reclus volontaires ?
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Pourquoi nous avons décidé de fonder cette association ?
Ils ne quittent pas leur chambre, restent enfermés chez eux des mois voire des années. Ces jeunes sont-ils des “reclus volontaires”?
Nous avons été confrontés à l’ampleur et à la gravité du phénomène de repli à domicile presque exclusif, ou claustration des adolescents et jeunes adultes, situation appelée encore Hikikomori, pour utiliser le terme japonais qui signifie se cloîtrer.
En France, ils seraient des dizaines de milliers, des garçons en majorité, adolescents et jeunes adultes à se retirer de la société, abandonnant études ou travail pour s’enfermer, rompre avec un quotidien qui les oppresse.
Nous avons été sensibilisés à la souffrance exprimée des parents, ce sont eux qui font appel en premier quand le poids de la situation familiale devient trop lourd. Nous avons aussi été sensibles à la difficulté d’expression, ou même de ressenti du jeune : l’enfermement coupe de toute émotion, le rapport virtuel à l’autre par les jeux vidéo remplace tout autre lien, tout autre sentiment.
Répondre à ces situations difficiles nécessite la participation de professionnels attentifs et sensibilisés à cette tranche d’âge, à cette conduite, à une vision globale de cette nouvelle modalité comportementale.
Ce seront des professionnels du soin psychologique ou psychiatrique pour enfants, pour adultes et pour les familles, des professionnels du soin somatique tels les médecins généralistes ou les infirmières, des professionnels de l’éducation et également des professionnels du social. La co-construction d’une aide et d’une prise en charge sera en direction de la famille tout d’abord, puis du jeune.
C’est ce que nous souhaitons construire aujourd’hui dans le cadre de l’association AFHIKI, Association Francophone pour l’Etude et la Recherche sur les Hikikomori, avec la participation de tous les professionnels concernés.
Émission France 5 Le monde en face : Hikikomori, les reclus volontaires ?
L’émission Le Monde en face a proposé de découvrir un phénomène social particulier né au Japon dans les années 1990, le hikikomori. Aujourd’hui, il semble s’étendre ailleurs dans le monde, et notamment en France, comme l’explique le documentaire de Michaëlle Gagnet, Hikikomori : les reclus volontaires ? diffusé sur France 5 le 16 juin 2020.
Ils seraient plus de 1 million au Japon souffrant de ce mal encore méconnu. « Hikikomori », ce terme japonais désigne surtout des hommes, et parfois des femmes, en rupture scolaire ou professionnelle, cloîtrés le plus souvent dans leur chambre pendant au moins six mois, voire plusieurs années, et ne sortant que pour satisfaire des besoins impérieux.
Aujourd’hui, les chercheurs du monde entier s’interrogent sur cette conduite. Est-elle le révélateur d’une souffrance contemporaine ou cache-t-elle une maladie psychiatrique ?
Les causes de ce retrait sont multiples, généralement elles prennent racines dans un choc émotionnel tels que le divorce des parents, le harcèlement scolaire, le burn-out, la déception amoureuse ou le sentiment d’oppression face à la société. S’ensuit la peur de l’altérité, de l’interaction sociale et de l’inaptitude professionnelle. Puis survient la perte de désir et d’espoir. La personne atteinte de ce mal se construit une citadelle dans une petite pièce où elle peut vivre en toute sécurité. Les ordinateurs, les jeux ou la peinture leur servent d’occupation, mais ne sont pas la raison de leur isolement volontaire.
Ce documentaire de 70’, réalisé par Michaëlle Gagnet, et, éclaire sur ce mal mystérieux en suivant le travail de Marie-Jeanne Guedj auprès des jeunes reclus et des familles désemparées.