Ils ont de 15 à 25 ans et vivent cloîtrés. Même si ce phénomène reste marginal, il ne concerne plus seulement le Japon.
“Soulagé”, c’est le sentiment qu’a ressenti Andréas lorsqu’il a pu mettre des mots sur ses maux. Voici bientôt trois ans que ce trentenaire ne sort plus – ou si peu – du 2-pièces en bordure du périph’ intérieur parisien qu’il occupe avec sa mère. Trois ans qu’il passe ses journées à dormir, à regarder en boucle des séries à la télé ou à surfer sur Internet. Trois ans qu’il est socialement mort. Comment en est-il arrivé là ? Le jeune homme ne se l’explique pas vraiment. Ni fou ni haineux, il dit juste ne pas avoir la force de se battre pour se faire une place dans la société. Depuis qu’il sait qu’il n’est pas malade, mais que sa conduite le classe, comme d’autres jeunes gens vivant eux aussi reclus dans leur chambre, dans la catégorie des “hikikomori”, Andréas s’est délesté d’un poids énorme : celui de la culpabilité.